Chaque année, la Compétition des Métiers met en lumière les talents émergents dans plus de 50 métiers. Le 17 janvier 2025, cinq candidats se sont affrontés dans l’épreuve de soudure, une discipline technique qui exige rigueur et précision. Rencontre avec Mathis et Marvin, deux candidats qui s’affrontent pour décrocher la médaille d’or et un ticket pour l’épreuve nationale qui aura lieu à Marseille en octobre.
L’épreuve s’est articulée autour de trois modules, chacun mettant à l’épreuve les compétences et la minutie des concurrents.
Les candidats devaient souder une éprouvette avec un angle intérieur et un assemblage à plat en bout à bout. Aucune retouche, hormis le nettoyage, n'était permise afin de juger la qualité brute des soudures. L'angle de 90 degrés était déterminant pour l’évaluation. « Je n’ai pas l’habitude de travailler sur des pièces aussi petites, en entreprise, je soude plutôt des grosses structures comme des passerelles ou des pièces pour l’industrie. », confie Mathis, en alternance chez CTI à Saint-Derrien. « La chaleur est plus concentrée sur un même endroit, du coup c'est un peu plus compliqué pour souder, mais ça va, j’ai apprécié cette expérience. »
Pour cette seconde partie, les concurrents ont dû réaliser un appareil à pression en acier. La moindre imperfection pouvait compromettre l’étanchéité de la pièce, un critère décisif en cas d’égalité. « La pièce était la même que lors de la précédente édition, donc je me suis entraîné dessus, je l’ai déjà faite cinq fois en entreprise », explique Marvin, employé en CDI chez ST Industrie. Déjà champion de Bretagne lors de l’édition précédente, il aborde cette nouvelle participation avec plus d’expérience : « Cette année, rien à voir, j’ai eu 150 heures de préparation rien que pour le régional. Mon entreprise m’a laissé du temps pour me préparer et m’a ouvert les portes de l’UIMM de Plérin pour m’entraîner. »
Mais des imprévus ont compliqué la tâche : « Les pièces n’étaient pas parfaitement préparées. En entreprise, avec une découpe laser, tout est super précis au millimètre près. Jean-Jacques – Jean-Jacques Boulc’h est l’expert métier - s'est aperçu ce matin qu'au lieu d'avoir du tube de 50 c'était du tube de 48. Sauf qu'au TIG, 2mm c'est énorme ! »
Dernière étape, l’assemblage d’un ensemble en inox avec des soudures verticales montantes, un défi technique de taille. Ce type de soudure est particulièrement exigeant car il faut lutter contre la gravité pour maintenir le bain de fusion en place. Bien que plus difficile à réaliser, elle garantit une meilleure solidité et une finition plus homogène.
Les candidats ont été évalués sur la solidité et l’esthétique de leurs soudures : aspect lisse, arêtes bien définies, et absence de défauts visibles. Deux types de soudure étaient utilisés : le TIG pour les soudures fines et le MAG pour les plus robustes. Plusieurs procédés de protection contre l’oxydation étaient également employés, notamment l’insert d’argon et des fils acier avec microparticules de cuivre.
Les deux procédés de soudure utilisés lors de la compétition, le TIG (Tungsten Inert Gas) et le MAG (Metal Active Gas), répondent à des besoins spécifiques.
Le TIG, souvent utilisé pour des soudures fines et précises, emploie une électrode en tungstène non fusible et un gaz inerte, comme l’argon, pour protéger la soudure de l’oxydation. Ce procédé est privilégié pour les matériaux sensibles comme l’aluminium et l’inox.
Le MAG, en revanche, est un procédé plus rapide et plus adapté aux soudures de plus grande envergure. Il utilise un fil électrode fusible et un gaz actif, souvent un mélange d’argon et de dioxyde de carbone, permettant d’obtenir des soudures solides et efficaces sur l’acier.
« Depuis que je me suis entraîné, j’aime bien le MAG, mais en entreprise, je fais principalement du TIG », précise Marvin. « Chez nous, on travaille surtout sur du TIG alu et TIG inox, principalement sur de l’aluminium. »
Le métier de soudeur est essentiel dans de nombreux secteurs : naval, agroalimentaire, industrie, ferroviaire, nucléaire… Il offre des perspectives d’emploi variées et une forte demande de main-d’œuvre qualifiée. La sécurité reste un enjeu majeur, notamment la protection contre les infrarouges et les ultraviolets. « J’ai découvert le concours parce que ça me plaît de souder », raconte Mathis. « J’avais envie de me lancer dans cette expérience, ça ne pouvait être que du plus. »
L’épreuve de soudure de la Compétition des Métiers a ainsi révélé des talents prometteurs et mis en lumière un savoir-faire indispensable. Pour ces jeunes passionnés, cette compétition représente bien plus qu’un simple défi : une véritable étape vers l'excellence professionnelle.
Pour découvrir les lauréats de l’épreuve de Soudure, découvrez la page des résultats 2025.