Article Plâtrerie-Construction sèche | La Compétition des Métiers

La neige n’arrête pas les candidats : immersion dans l’épreuve de Plâtrerie Construction sèche au CFA de Plérin

 

 

Le jeudi 21 novembre, une ambiance hivernale s’installe au CFA de Plérin. La neige tombe en abondance, recouvrant le sol d’un manteau blanc et apportant avec elle un froid piquant. Le département des Côtes-d’Armor est en vigilance orange à cause des intempéries, mais cela ne décourage pas les six candidats présents ce matin-là. Résolus à décrocher leur place pour les épreuves régionales de la Compétition des Métiers, ils se préparent à affronter un défi de taille.

 

Rencontre avec les candidats

Parmi les participants, on retrouve Ethan Lemarchand, Warren Belloir, Mewen Rampi et Lucas Galerne. Tous sont déterminés à décrocher leur place pour l’épreuve régionale, qui se tiendra à Saint-Brieuc en janvier. Ethan, Mewen et Lucas sont en apprentissage au CFA de Plérin, tandis que Warren, lui, vient du CFA de Fougères.

Mewen, qui participe pour la première fois, nous confie : « C’est mon professeur qui m’a initié à la compétition. Il m’a dit “Il n’y a pas de mauvais, il n’y a pas de bons, tout le monde peut tenter”, alors je suis allé et je ne regrette pas du tout ! »  

Une épreuve de précision et de gestion du temps

Pour cette épreuve, les candidats se retrouvent face à un défi de taille : ils ont sept heures pour construire une cloison en plaques de plâtre montées sur une ceinture métallique. Ils sont évalués sur 42 critères, incluant le respect des normes de sécurité, la précision de leurs découpes, et d'autres aspects essentiels de leur savoir-faire. 

Les participants disposent de cinq plaques de placo pour monter leurs structures. Chaque plaque pèse 21,5 kilos, un vrai défi de résistance et de précision !

Le chronomètre est lancé, et chaque minute compte. L’épreuve, exigeante, demande une gestion parfaite du temps et une grande rigueur. 

  Les six candidats ont la journée pour reproduire cette construction sans plafond. Une difficulté supplémentaire pour eux qui n’ont pas l’habitude de ce type d’exercices !

 

Le plus dur pour les candidats a été de bien gérer leur temps : l'épreuve exigeait une précision parfaite et une organisation rigoureuse. Les candidats devaient non seulement réaliser une construction complexe, mais aussi anticiper les étapes de finition, comme l'enduit de plâtre et la pose des bandes.

La gestion du temps est d’autant plus cruciale que l’équilibre entre la phase de construction et celle des finitions est délicat. Si les candidats passent trop de temps sur la construction, ils risquent de ne pas avoir assez de temps pour les finitions, qui demandent également beaucoup de minutie. Pour être à l’aise, Gildas Moroux, l’expert, estime qu’il faudrait aux candidats 3h30 à 4h sur la construction pour pouvoir garder le temps restant pour réaliser les finitions.

Warren admet que la journée a été « compliquée » : « Une journée pour tout faire ça, c’était difficile. » Quant à Ethan, il trouve difficile de devoir travailler aussi vite. « Je n’ai pas l’habitude de devoir me presser. Je préfère être plus lent et bien faire mon travail. » Un sentiment partagé par beaucoup de candidats : l’équilibre entre vitesse et qualité reste l’aspect le plus complexe de l’épreuve. 

Au fur et à mesure de l’épreuve, les candidats doivent effectuer de nombreuses découpes, une tâche qui sera scrupuleusement vérifiée par les jurés. 

 

 

Peu à peu, les premiers candidats terminent la construction de leur structure. Lucas d’abord en 3h56, puis Enzo en 3h59 suivi de près par Martin en 4h01... Une fois le chrono relevé, les jurés inspectent les premiers travaux, l’une des exigences principales étant le respect des mesures. Une marge d’erreur d’à peine 1 à 2 millimètres est tolérée ! Une erreur de quelques millimètres pourrait leur coûter cher.

 

Les finitions : un défi supplémentaire

Une fois la structure montée, il est temps de passer aux finitions : enduire les surfaces et poser les bandes de plâtre. L'application du plâtre sur un mur présente de nombreux avantages. Tout d'abord, c'est un excellent moyen d'obtenir une surface lisse et uniforme, idéale pour la pose de papier peint ou la peinture.  Mais le froid de cette journée a ajouté une difficulté supplémentaire : le séchage du plâtre est bien plus long. « La pose des bandes, c’est compliqué quand on doit se presser » nous confie Ethan, encore plus difficile avec la pression de l’épreuve et le froid qui peut les déstabiliser.

Lucas, quant à lui, a rencontré des difficultés avec la pose de l’enduit : « L’enduit pour moi ça a été le plus compliqué » .

 

La pose de l’enduit se réalise à l’aide d’une truelle

 

La fin de l'épreuve : satisfaction et soulagement 

À la fin de l’épreuve, tous les candidats sont soulagés mais fiers de leur travail. Mewen confie : « J’étais un peu stressé au début, mais une fois qu’on est dedans, on se met dans une bulle et on ne fait plus attention à ce qui se passe autour. Je n’ai pas de regrets, je suis content de ce que j’ai fait. » Une belle expérience, qu’il soit satisfait du résultat ou non.

Lucas, pour sa part, est surtout heureux de retirer son masque après six heures de travail intense : « Pendant 6 heures, avoir le masque qui appuie, ça fait mal ! » Un soulagement bien mérité après une journée exigeante.

 

La suite à Saint-Brieuc

Si l’épreuve de Plérin se concentre sur la construction de la cloison et ses finitions, les défis seront bien plus grands lors des sélections régionales à Saint-Brieuc, du 29 au 31 janvier. Les candidats devront maîtriser de nouvelles techniques, notamment l’enduit décoratif et la mouluration, laissés de côté pour cette première étape. Mewen, Lucas et Ethan, aux côtés de leurs camarades Enzo et Martin, continueront donc leur préparation pour ces nouvelles épreuves.

En attendant, ils peuvent être fiers de ce qu'ils ont accompli. Braver la neige, affronter la pression du temps, et réaliser des travaux de qualité : un beau début pour ces jeunes apprentis, prêts à affronter de nouveaux défis dans leur parcours vers l’excellence.