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L'épreuve de présélections de Menuiserie : un défi de précision

L'épreuve de présélections de Menuiserie : un défi de précision 

Le samedi 23 novembre, 18 candidats et candidats s’affrontaient lors d’une épreuve de Menuiserie au Lycée professionnel Alphonse Pellé de Dol-de-Bretagne. A fin de la journée, seuls quatre d’entre eux se sont qualifiés pour les épreuves régionales à Saint-Brieuc en janvier. 

Rencontre avec Ethan, Martin, Asianne, Dylan et Mael, étudiants au Lycée La Champagne de Vitré et avec Jules et Jordan en alternance chez Agencement Paul Champs et en Tour de France chez les Compagnons du Devoir. 

Ethan, Martin, Asianne, Dylan et Mael, étudiants au Lycée La Champagne de Vitré, ont découvert la Compétition des Métiers grâce à leurs enseignants. "Ce sont nos profs de menuiserie qui nous ont proposé de nous inscrire", raconte Ethan. "Et puis, l’équipe de France de menuiserie est venue s’entraîner dans notre lycée", ajoute Dylan. Cela leur a permis de rencontrer les membres de l’équipe et de réaliser le niveau d’exigence auquel seront confrontés les quatre finalistes.

 

7 heures pour réaliser un triangle avec une traverse en biais

Pour cette épreuve, les candidats disposent de 7 heures pour réaliser l’épure et la fabrication d’une pièce unique : un assemblage complexe où chaque pièce doit s’encastrer parfaitement. Une épure késako ? Une épure est un dessin technique qui représente de manière précise et à l’échelle réelle un projet. Elle sert de guide pour la réalisation d’un ouvrage, en définissant les dimensions et les formes, et permet de visualiser le projet avant sa mise en œuvre. Les candidates et candidats sont notés sur le tracé de l’épure, sa propreté et sa précision. Cette phase, essentielle, doit être réalisée avec une qualité et une précision irréprochable, car toute erreur de tracé peut compromettre la suite du travail. 

L'objectif de la journée : réaliser un triangle avec une traverse en biais, qui exige des découpes et des assemblages précis au millimètre près. 

Ce ne sont pas seulement les compétences techniques des candidats qui sont mises à l’épreuve, mais aussi leur capacité à gérer la pression et à faire face aux imprévus. Et en effet, dès le début de l’épreuve, un candidat déclare forfait. Un revers qui ne décourage pas les 17 candidats restants ! 

 

Un outillage limité

Pour cette épreuve, les seules machines autorisées sont les scies pendulaires pour les coupes de bouts, la scie à ruban pour les découpes des calles de serrage et les toupies pour les moulures. Sinon, les candidats doivent utiliser des outils manuels. 

Chaque candidat participe avec son propre outillage. Certains sont équipés d’un modèle de scie égoïne fabriqué spécialement pour l'équipe WorldSkills France, qui a récemment été commercialisé. Ce modèle est équipé de dents spécialement conçues pour maximiser la précision, un atout indéniable dans cette compétition.

Pour Mael, l’outillage peut faire la différence “on n’a moins d’outillages que certains. Pour couper les tenants on est à la scie japonaise, ce n’est pas ce qu’il y a de plus efficace, c’est plus long, on perd du temps, c’est plus physique aussi. Elle enlève moins de matières, donc tu fais plus d’allers-retours, mais c’est une expérience !”

 

Des stratégies variées

Chaque candidat aborde l’épreuve à sa manière. Certains ont commencé par le haut, d’autres par le bas de la structure.

L’un des candidats a rencontré un dilemme difficile : après s’être trompé dans la découpe d’une pièce, il a dû choisir entre changer la pièce et perdre 5 points de malus, ou bien continuer avec l’erreur, au risque de perdre des points également. Conscient que l’une comme l’autre des décisions entraînerait des pénalités, il a choisi de poursuivre l’assemblage avec la pièce défectueuse, préférant ne pas perdre de temps.

Pour certains candidats, l’épreuve a présenté des difficultés techniques et de temps. C’était le cas pour Asianne par exemple “Je ne pense pas que je vais finir. Il y a beaucoup de choses qu’on n’a pas vu ; les flottages par exemple ou l’enfourchement complet. J’ai dû sortir mon téléphone pour chercher ce que c’était”. Ethan aussi s’est retrouvé face à des difficultés “J’ai passé 1 heure à comprendre comment le flottage marchait. L’enfourchement en haut, je n’ai toujours pas compris.” 

Les candidats qui réussissent à terminer leur travail avant la fin du temps imparti ont droit à un bonus. Mais le chemin n’est pas facile et beaucoup, comme Jules, ne pensent pas finir à temps. “En étant à mi-chemin, pour le moment ça va. Je suis satisfait de la propreté de mes assemblages mais je ne suis pas assez rapide, mais après ça va, ça va venir avec le temps. Je ne sais pas si je vais avoir finir la pièce ce soir, on verra, mais de toute façon on va se donner à fond !”

Dylan, qui rencontre également des difficultés, partage son avis “J’essaie de me débrouiller, c’est un peu compliqué, il y a des choses qu’on n’a pas vu, mais il faut bien apprendre. Y’a des gens qui sont vraiment là pour la gagne, ça se voit. Que ce soit dans leurs outillages ou même dans leurs comportements. Il y en d’autres, comme moi, qui sont là pour découvrir.”

 

La fin de l’épreuve et les résultats

Une fois un assemblage terminé, les candidats doivent le présenter aux jurés. Les jurés évaluent alors la qualité de l’assemblage et sa précision au millimètre près. Les candidats sont également notés sur la gestion des matériaux et le respect des règles de sécurité. 

Sur les 18 candidats, quatre seulement sont retenus pour passer à l’étape suivante. L’épreuve de cette journée a mis en lumière non seulement l’expertise technique des candidats, mais aussi leur capacité à gérer des défis imprévus et à travailler sous pression. Les jurés ont pris en compte chaque détail, de l’épure au temps séchage, afin de sélectionner les plus prometteurs pour la prochaine phase de la compétition.

Pour Jordan, “c’est très compétitif, ce n’est pas ce qui me plaît forcément, moi j’aime bien prendre mon temps et faire les choses bien mais je découvre”. Jules le rejoint “cette journée a été une très belle expérience même si je ne finis pas ma pièce, j’ai quand même vachement appris en peu de temps, que ce soit le tracé d’épures ou autre, c’était très enrichissant. On ne fait pas souvent ça en entreprise.”

 La menuiserie est un art subtil, où chaque geste compte, et cette épreuve a parfaitement démontré le talent et l’engagement des jeunes professionnels qui y ont pris part.

Rendez-vous à Saint-Brieuc du 29 au 31 janvier pour encourager les candidats retenus.