Article Jardins et Paysage | La Compétition des Métiers

3 binômes qualifiés pour les sélections régionales de la Compétition des Métiers Jardins-Paysages !

Le mercredi 13 novembre, au Campus The Land à Rennes, 22 candidats répartis en 11 binômes se sont affrontés lors des présélections régionales de la Compétition des Métiers, avec l’espoir de décrocher leur place pour la suite. Seuls trois binômes continueront l’aventure et participeront à l’épreuve suivante, prévue en janvier au Parc des Expositions de Saint-Brieuc. Rencontre avec six d'entre eux. 

  • Maxime Le Floch et Clément Foucher, tous deux en Certificat de Spécialisation en Construction Paysagère à la Maison Familiale Urbaine (MFU) de Saint-Grégoire, ont intégré cet établissement après avoir obtenu leur Bac professionnel en aménagement paysager en alternance. 

  • Hanaé Guiné, étudiante en première année de BTS à Kerplouz La Salle et en alternance chez La Passion du Paysage, s’est inscrite avec Thomas Menuet, jeune diplômé en CQP Maçonnerie Paysagerie.

  • Kyllian Vincent et Clovis Magot, étudiants à l’AMFR de Kastember, sont respectivement en alternance chez Denigot Paysage Aménagement à Herbignac et chez Jardins du Littoral à Arzal.

Une journée pour convaincre le jury

Les binômes ont six heures pour reproduire un jardinet de 9 m², selon le sujet établi par l’expert Julien Archambault, entrepreneur paysagiste à Romillé. Ils doivent faire preuve de précisions et peuvent utiliser plusieurs matériaux à leur disposition : de la pierre, du bois, du sable, de la terre, différents granulats, du gazon et, bien sûr, toutes sortes de végétaux.

Ils sont jugés sur la qualité du rendu final, le respect des mesures du plan, et notamment leur cohésion en équipe.

Pour Hanaé et Thomas qui se sont rencontrés 24 heures avant la compétition, il a fallu s'adapter rapidement. Travailler en binôme « c'était nouveau », pour Hanaé, médaillée d’or au concours du Meilleur Apprenti de France. « Le MAF, contrairement à la Compétition des Métiers, c’est tout seul ». Son binôme, Thomas, a été contacté par son lycée pour participer « J’ai accepté et donc de fil en aiguille, on s’est rencontrés pour préparer cette épreuve. » 

Les épreuves de présélections de cette année ont vu une nouveauté : un jardinet de 9 m², contre seulement 4 m² lors des années précédentes. Ce changement a permis aux candidats de se rapprocher des dimensions des épreuves régionales et nationales, respectivement de 16 m² et 25 m².

 

Un soutien précieux des établissements de formation

Il existe en Bretagne 19 sites de formations en Jardins Paysages.
Les candidats proviennent de 11 établissements différents, où les formateurs jouent un rôle essentiel dans leur participation. Maxime et Clément, par exemple, se sont inscrits à l’initiative de leur professeur « C’est notre prof qui a demandé à la classe qui était volontaire. Nous étions 4, elle a donc choisi un duo. » 

Idem pour Kyllian et Clovis « On avait déjà participé au MAF et donc quand nos formateurs nous ont proposé de le faire à deux, on a accepté. » Ils peuvent d’ailleurs compter sur un public de spectateurs qui les encourage et les motive ! 

Certains ont pu s'entraîner avant l’épreuve. Les binômes ont eu connaissance du sujet de l’épreuve 15 jours avant l’épreuve. « Toute la semaine dernière, on s’est préparés à l’école. Faire, défaire, lecture de plan [...] dès notre retour à l'école, on l'a travaillé directement sur le terrain » nous expliquent Maxime et Clément. Clovis et Kyllian ont également pu s’entraîner en amont « on a réalisé le sujet en deux jours. Le premier jour, on s'est penchés sur le plan, on regardait tout ce qu'il y avait. On a aussi commencé le muret et la terrasse. Le deuxième jour, on a finalisé le tout. »

 

Carte blanche sur le choix des végétaux

Les candidats avaient carte blanche pour le choix des végétaux, à condition que la palette soit cohérente. 

Maxime et Clément ont opté pour des plantes comme l’abélia, le phormium, des fougères et un érable du Japon, afin de garantir une harmonie esthétique. Hanaé et Thomas ont sélectionné des végétaux à feuillage varié, avec des arbres, des plantes grimpantes et des persistants. Clovis et Kyllian ont souhaité respecter les indications du plan tout en apportant des touches de couleur, notamment avec un camélia et en complétant par des bambous sacrés.

 

Une épreuve sous pression

Le sujet proposé vise à tester les techniques des candidats. Pour Kylian et Clovis, la construction du mur en pierre et de la terrasse constituaient les principales difficultés. Hanaé et Thomas les rejoignent. Leur patron, Jérôme Bouguennec, précise « c’est vrai qu’aujourd’hui en entreprise, on utilise des machines. Faire tout à la main ça fait une sacrée différence ». 

 À une heure de la fin, les candidats sont encore loin d’avoir terminé. C’est donc avec soulagement que les binômes ont accueilli l’annonce de l'expert : « Exceptionnellement, pour vous donner le temps d’avancer vos maquettes et pour avoir un rendu finalisé, nous vous rajoutons une demi-heure. Il vous reste donc 45 minutes ! »

« A 1h30 de la fin, on était un peu stressés vu le boulot qu’il restait mais finalement on a pu finir plus rapidement que prévu » racontent Maxime et Clément.

 

L’heure des résultats

À l’issue de l’épreuve, le jury, composé de trois entrepreneurs paysagistes et de trois enseignants, a procédé à une série de mesures pour vérifier la précision des réalisations. L’expert Julien Archambault le dit d’emblée « Les lauréats ne sont pas toujours ceux qu’on attend visuellement, ni forcément les plus rapides ! »

L’objectif du jury ? Vérifier que les participants respectent bien les mesures de la maquette. Une bonne connaissance des mathématiques et de la géométrie est indispensable. Une marge d’erreur de quelques centimètres est tolérée mais les jurés ont parfois relevé des écarts de plus de 10 centimètres par rapport au plan. Des erreurs qui coûtent chers aux candidats !

A la fin de l’épreuve, Maxime et Clément s’expriment « C’est bien mais on aurait pu faire mieux ! On peut toujours faire mieux ». Bonne nouvelle pour eux, ils pourront faire mieux en janvier à Saint-Brieuc, puisqu’ils font partie des 3 binômes retenus pour les sélections régionales !

Même si pour Clovis et Kylian, l’aventure s’arrête, ils ont été satisfaits de leur journée « C'est pas trop mal, on était assez speed, c'est sûr qu'il reste des choses à faire mais on est satisfaits ». Même ressenti pour Hanaig et Thomas qui en retirent du positif. « Il n'y a rien à perdre. Il faut essayer. On peut soit échouer, soit réussir, dans tous les cas, on apprend quelque chose.” Pour Hanaïg « ça m'a permis d'apprendre à travailler à deux sous pression. Et de travailler plus vite ». Bonus pour Thomas, à qui cette expérience aura permis de décrocher son CDI chez La Passion Paysage. Une belle opportunité en plus d’une belle expérience ! Leur patron salue leur belle cohésion malgré les difficultés rencontrées. Lui-même a participé à la Compétition des Métiers, 20 ans auparavant. « J'ai pris ma journée pour les encourager et pour leur faire profiter de cette chouette expérience. Il y a quand même du monde, ça joue un petit peu aussi sur les nerfs. Transmettre à la jeunesse, c’est aussi le but de cette Compétition. »

Cette journée a été un moment intense, mais tous les candidats ont donné leur meilleur. En Bretagne, la filière Jardins et Paysages continue de se développer, avec 2 340 entreprises et 9 200 actifs en 2022, et un secteur toujours en croissance, offrant de nombreuses opportunités d'emploi. Pour en savoir plus sur la formation en Bretagne, consultez le site d’Idéo. 

 

-> Rendez-vous du 29 au 31 janvier au Parc des Expositions de Saint-Brieuc pour vivre en direct la Compétition des Métiers. Entrée gratuite sur inscription. Plus d’informations sur le site de la Compétition des Métiers.  

 

L’épreuve de Jardins et Paysage a été organisée par l’UNEP Bretagne en collaboration avec la DRAF Bretagne et en partenariat avec deux fournisseurs bretons ; les Pépinières Huchet et Kabelis Vital Concept.