Quatre candidats s’affrontent en Métallerie au CFA de Plérin
Du 8 au 10 janvier, le CFA de Plérin a accueilli l’épreuve de Métallerie des sélections régionales de la Compétition des Métiers en Bretagne. Quatre candidats se sont affrontés dans un défi exigeant, avec pour objectif de réaliser deux ouvrages en métal : un phare en 6 heures et le même phare agrémenté d’éléments supplémentaires, en 12 heures. L’épreuve a mis à l’honneur le savoir-faire des compétiteurs, et a permis de belles rencontres pour les stagiaires de l’association Métallotrope, de passage pour observer les candidats et échanger avec les professionnels présents.
La métallerie se concentre sur la fabrication de composants métalliques destinés à l’architecture et au bâtiment : portails, garde-corps, fenêtres, rampes, “c’est celui qui habille la maison”. Le métallier travaille avec différents matériaux, principalement le fer et l’acier, et utilise des techniques telles que la découpe, le pliage, le soudage et l'assemblage. Ce métier exige une grande précision, un souci du détail et une maîtrise des outils spécifiques pour créer des éléments à la fois solides et esthétiques.
Deux jours et demi pour créer deux phares
Pour cette épreuve de la Compétition des Métiers, les candidats devaient réaliser deux modèles du même phare en métal, un clin d’œil à la Région Bretagne et ses nombreux phares ! Le premier, en 6 heures, devait respecter des dimensions précises et avoir de bonnes finitions. Le second, en 12 heures, offrait plus de temps pour peaufiner les détails et ajouter des éléments supplémentaires. "Première difficulté pour moi, c’est que la machine m’a fait des coupes de travers", raconte Thibault, en deuxième année de BP Métallerie au CFA de Plérin. "Tout mon cadre était mauvais, j’ai dû tout rectifier. Je n’ai pas eu le temps de faire tout le reste aussi propre que je l’aurais voulu." Toutefois, Thibault a rapidement ajusté la situation : "Aujourd’hui, ça s’est bien passé, le problème sur la machine a été résolu, donc ça allait beaucoup plus vite."
Les candidats doivent maîtriser plusieurs techniques, comme l’assemblage par soudure, le pliage des pièces à la plieuse et le ponçage de l’acier pour assurer une finition optimale. "C’est important que tout soit assemblé proprement et qu'ils respectent les cotes", nous explique les jurés. “Les sujets on les avait à l’avance, du coup ce n’était pas une surprise mais comme je ne me suis pas préparé du tout pour aujourd’hui, c’était un peu compliqué au début..." ajoute Alexandre, compagnon du Devoir.
Nino, également compagnon du Devoir, reconnaît lui aussi la difficulté de l’épreuve : "J’ai un peu sous-estimé les choses le premier jour. J’ai manqué de temps et d’organisation. Mais aujourd’hui, c’était beaucoup mieux. J’étais plus motivé et mieux organisé. Je me sens plus confiant pour la suite."
La précision et la minutie étaient essentielles tout au long de l’épreuve, et chaque erreur pouvait coûter du temps. "Le plus difficile pour moi, ça a été de gérer les trous, comme tout le monde, je crois. Mais il me reste plus grand-chose à faire maintenant, donc ça va", explique Titouan, en première année de BP au CFA de Plérin.
Luke Salvador, formateur au CFA de Plérin et expert métier, plaisante : "Un métallier, c’est un mauvais soudeur." Il souligne la différence entre les deux métiers : alors que le soudeur se concentre sur des soudures solides, le métallier, lui, doit soigner l’aspect esthétique de ses travaux. Il s'agit de poncer des soudures pour les rendre propres et discrètes, mais parfois plus cassantes. En métallerie, les finitions sont presque aussi importantes que la résistance !
La venue de Métallotrope : une passerelle vers l'avenir
En parallèle, des personnes en réinsertion professionnelle qui participent au projet Métallotrope, porté par l’association Le Cercle, ont assisté à l'épreuve pour découvrir les métiers de la métallurgie. Métallotrope met en place chaque année une formation de 5 mois à destination de plusieurs demandeurs d’emploi et personnes en réinsertion. Cette formation vise à leur enseigner les bases des métiers de la métallurgie, tout en leur permettant de développer leurs savoirs-êtres et de se réconcilier avec le monde de l’entreprise grâce à l’immersion et à l’apprentissage.
Leur accompagnatrice souligne : "L’enjeu est d’offrir une formation qui permette aux personnes en réinsertion de gagner en autonomie, de se préparer à un futur dans l’industrie, tout en apprenant les bases de plusieurs métiers du métal." Ce programme, co-financé par la Région Bretagne, joue un rôle clé dans l'insertion professionnelle des jeunes et adultes en reconversion, leur offrant à la fois des compétences techniques et des opportunités de réseautage dans le secteur. Appel aux entreprises, les neufs participants au projet Métallotrope, sont à la recherche d’un stage pour mars.
Une compétition pour renforcer la rigueur et la professionnalisation
Si la Compétition des Métiers est avant tout un défi technique, elle met aussi l’accent sur la capacité des candidats à travailler sous pression, à gérer leur temps et à faire preuve de professionnalisme. Luke Salvador, formateur à Plérin, précise : "Cette compétition ne se résume pas à la technique. On évalue aussi l’organisation, l’attitude, la capacité à gérer les imprévus et à rester calme sous pression. Les candidats doivent montrer qu’ils savent travailler en équipe, qu’ils respectent les règles de sécurité et qu’ils ont l’esprit de compétition, tout en restant fair-play."
Pour les candidats, l’épreuve est aussi un moyen de se mesurer aux autres et de se dépasser. "Dans la maison des Compagnons il y en a beaucoup qui ont participé, ils nous en parlent et ça m’a donné envie d’essayer ", explique Alexandre Sarrazin, ajoutant que participer à ce genre de compétition est une très bonne expérience.
Conclusion : un tremplin vers l’avenir
Les trois jours passés au CFA de Plérin ont été une véritable épreuve pour les jeunes candidats, mais aussi une expérience formatrice qui leur permettra de progresser dans leur carrière. Au-delà de la compétition, ces moments de travail intense ont aussi permis à des centres comme Métallotrope de renforcer les liens entre formation et entreprise, offrant des perspectives intéressantes aux jeunes professionnels.
À travers cette expérience, les candidats repartent avec des compétences nouvelles, un réseau enrichi et, espérons-le, de nouvelles opportunités professionnelles.
Rendez-vous le 31 janvier à Saint-Brieuc ou en ligne en direct, pour découvrir les résultats de cette épreuve.