Finale nationale : comment les candidats se préparent-ils ? | La Compétition des Métiers

Les coulisses de la préparation : interview de Michaël Commereuc, coach de l'équipe bretonne

À quelques jours de la finale nationale de la Compétition des métiers qui se déroulera du 16 au 18 octobre 2025 à Marseille, nous avons rencontré Michaël Commereuc, coach de l'équipe bretonne. Il nous dévoile les secrets des week-ends de préparation.

En quoi consiste le week-end de préparation des candidats à la finale de la compétition des métiers 2025 ?
Il y a deux week-ends de préparation : un premier au mois de mars et un deuxième au mois de juillet. Ils commencent le vendredi en fin de journée et se terminent le dimanche vers 17h30.
Il y a plusieurs objectifs. Quand les jeunes gagnent la finale régionale, ils arrivent de différents métiers, de différents horizons, donc la plupart ne se connaissent pas. L'un des premiers objectifs, c'est de créer une cohésion d'équipe, qu'ils aillent tous ensemble et pas qu'on se donne rendez-vous plusieurs mois après pour la finale nationale.
Un deuxième objectif, c'est de faire prendre conscience de ce que sont vraiment les compétitions des métiers au niveau national. Il y a une différence de niveau entre les finales nationales et régionales. Au régional, ils ne se sont souvent pas préparés. Face à eux au national, ils vont avoir des gens qui se sont vraiment préparés, et si eux ne se préparent pas, ça va être compliqué. Sur le premier week-end, on travaille sur comment se préparer face à un événement : qu'est-ce que va apporter d'avoir une condition physique correcte, comment mentalement on peut commencer à se préparer. Je fais intervenir une sophrologue. Moi j'ai fait une formation de sophrologie, mais je préfère faire intervenir différents intervenants pour que ça ait plus d'impact. On travaille aussi sur la stratégie : comment se préparer pour arriver prêt. L'objectif est de leur donner des outils pour qu'ils puissent se préparer au mieux sur les mois qui suivent. Au deuxième week-end, on travaille sur comment gérer les jours de compétition, notamment la gestion des émotions.

Quel est votre rôle de coach auprès d'eux ?
Ces week-ends me permettent d'apprendre à les connaître, de les observer. Je fais une fiche sur chacun des candidats, j'apprends leur personnalité. Ils apprennent aussi à me faire confiance. Parfois, je leur fais passer des petits tests, des questionnaires. Ça me permet, le jour de la finale nationale, de savoir comment bien les prendre et quels mots utiliser s'il y a une problématique de gestion des émotions ou un besoin d'échanger. Il y a des mises en pratique pour leur faire prendre conscience de certaines choses. C'est pour ça qu'on avait choisi la boxe pieds-poings cette fois-ci, par rapport à la gestion des émotions. Il y en a toujours quelques-uns qui vont être en difficulté et on essaie d'appliquer les techniques pour montrer que ça peut fonctionner.

Quelle méthodologie mettez-vous en place ?
J'aime bien créer beaucoup d'interactions entre les uns et les autres : au niveau des repas, des interventions, avec des activités sportives. Je n'aime pas mettre des activités sportives très traditionnelles, j'aime bien le sport de nature, qu'ils partent tous à égalité, avec beaucoup d'entraide.
Les week-ends sont très dynamiques. On commence le vendredi soir, on arrive le dimanche soir, on n'a pas vu le week-end passer ! On pose aussi le cadre de l'équipe, en termes de règles de vie et de valeurs. L'année dernière, on avait fait du théâtre. Cette année, on a créé des affiches par petits groupes avec des mots-clés, des choses qui leur importaient.
L'objectif, c'est qu'ils apprennent au fur et à mesure à se connaître, qu'il y ait une émulation, une dynamique. On ne va pas être en salle pendant des journées entières à écouter quelqu'un parler. À chaque fois, il y a des anciens qui viennent pour des témoignages. Au premier week-end, j'aime bien que ce soit l'ancienne équipe qui fasse un passage de relais : "Nous, on a porté la région Bretagne. Maintenant, c'est à vous." Ce passage de relais se fait avec le choix de la mascotte par l'ancienne équipe.
Le fait d'amener des anciens qui ont à peu près leur âge et qui sont déjà passés par là conforte ce qui a été dit avant. Je leur dis d'insister : "Préparez-vous, parce que c'est une superbe expérience d'équipe et personnelle, mais si vous y allez sans être préparés, vous allez passer à côté de quelque chose." Les candidats ont aussi les jurés bretons qui les aident énormément. Ce n'est pas fondamental mais c'est un appui et un soutien, et ça peut être une belle aventure humaine à deux.

Qu'est-ce que ça leur apporte au niveau individuel ?
Ces week-ends leur permettent de prendre conscience de l'importance de la préparation. Ils reçoivent des outils qu'ils vont pouvoir réutiliser : la sophrologie, la préparation physique, la gestion des émotions, la stratégie. Ils apprennent aussi à me faire confiance, ce qui est essentiel le jour de la compétition.

Et au niveau collectif ?
C'est vraiment la création d'une cohésion d'équipe. Ils apprennent à se connaître, à former une vraie équipe de Bretagne. Ils ne sont plus des individus isolés, mais une vraie équipe. Les activités créent beaucoup d'interactions et d'entraide. Le travail sur les valeurs permet de créer ce cadre commun. Le passage de relais avec l'ancienne équipe crée une continuité et une émulation. Les week-ends sont très dynamiques, avec beaucoup d'interactions, pour qu'au final ils aient tous envie d'aller ensemble porter les couleurs de la Bretagne.