Article CAO Ingénieur Mécanique | La Compétition des Métiers

L'épreuve de CAO Ingénieur Mécanique, une immersion dans le dessin industriel numérique

La Compétition des Métiers en Bretagne a offert aux candidats un véritable défi dans le domaine de la CAO (Conception Assistée par Ordinateur) pour l’ingénierie mécanique. Au programme, six heures d’épreuves intensives réparties autour d’une lampe à LED Ikea, objet simple en apparence mais qui a permis de tester la capacité des candidats à allier imagination, précision et maîtrise des outils numériques. 

Rencontre avec Kyera, Clément et Axel, tous les trois en deuxième année d'études en conception de produits industriels au Lycée Colbert de Lorient.  

 

6 heures d’épreuve pour tester leur savoir-faire 

 

Les candidats ont tout d’abord dû imaginer la pièce manquante d’un objet, la partie en plastique qui referme la lampe, et la reproduire. "L'idée était de s’appuyer sur le reste de la structure pour concevoir une pièce fonctionnelle et conforme aux besoins de l’objet", précise Yohan Madec, l’expert métier. 

L'épreuve suivante consistait à reproduire un croquis à partir d’une pièce démontée, avec 20 minutes pour mesurer et retranscrire les dimensions. Ensuite, les candidats ont utilisé le logiciel SolidWorks pour modéliser les pièces en 3D avec une précision au dixième de millimètre près. La courbure des cônes optiques pouvait présenter des difficultés pour les candidats, le cône étant une figure complexe à réaliser. La précision, la rapidité et la capacité à visualiser en 3D sont des compétences cruciales dans ce métier. 

L’après-midi, la compétition a pris une autre tournure : les candidats ont reçu l’ensemble des fichiers de la lampe Ikea pour la reconstituer en 3D et présenter leur modélisation complète. La dernière étape consistait à réaliser une vidéo de présentation de l’objet modélisé, ce qui a été une difficulté supplémentaire pour certains participants : "Ce n’est pas un exercice que l’on fait fréquemment, habituellement, l’essentiel c’est que ce soit fonctionnel, pas tellement esthétique", explique Axelle, en deuxième année de Conception de Produits Industriels. Il complète : "Ce n'était pas facile, surtout les épreuves de l’après-midi, dès que ça a touché la gravure et le design, je me suis moins sentie imaginatif. Le côté photo vidéo, on n’a pas l’habitude de le voir en classe". 

Clément, qui est vice-champion de Bretagne des Meilleurs Apprentis de France en usinage, note une différence importante entre cette compétition et les précédentes auxquelles il a participé : "Quand je faisais les Meilleurs Apprentis de France, on préparait directement les pièces en cours. Ici, c’était beaucoup plus intense, avec six heures d'affilées." 

 

Un métier aux multiples facettes, au cœur de l’industrie 

 

La CAO est une discipline clé pour les ingénieurs dans des secteurs variés tels que l’aéronautique, l’automobile, le naval, ou encore l’agro-alimentaire. Son rôle est de traduire les idées en dessins, en modélisations 3D et en plans techniques. Les outils numériques sont essentiels pour concevoir des produits complexes à des cadences de plus en plus rapides. 

En Bretagne, la demande est en constante évolution, notamment dans des secteurs comme la construction navale et la course nautique, où la maîtrise des matériaux comme le carbone est cruciale. La CAO, c’est aussi connaître la capacité des matériaux et optimiser leur utilisation. 

Les perspectives d’embauche dans ce domaine sont nombreuses. De plus en plus de jeunes s’engagent dans cette voie, attirés par la diversité des métiers et les évolutions technologiques constantes. Les cycles de conception se raccourcissent, et aujourd’hui, les simulations sont presque toutes numériques. C’est une compétence qui devient incontournable dans l’industrie moderne. 

Malgré les défis rencontrés, ces jeunes talents ont montré une grande détermination et ont su surmonter les difficultés de l’épreuve. Pour eux, la Compétition des Métiers n’est pas seulement une vitrine de leurs compétences, mais un excellent moyen d’enrichir leur parcours professionnel et de se préparer aux futurs défis de l’ingénierie.  

Si Axel n’a pas été retenu pour la suite, "cette expérience [lui] a permis de me préparer aux examens de fin d’année." Kyera complète Finalement c’est pas du tout pareil que d’être en cours. En cours, on apprend mais on avance tous ensemble. Et ce n’est pas parce que tu suis un cours que tu retiens tout. Mais là, on réfléchit par nous-même, c’est plus épuisant, mais les cours, on peut décrocher, mais là si on décroche, c'est qu'on ne fait plus rien. Cela se rapproche plus du travail.